Reviens un peu à tes moutons, Cocotte. Cocotte c’est moi, quand je me morigène.
Alors, en dehors de faire à manger, le ménage, houspiller, ou encore de ne rien faire, je lis. L’autre jour à la BU, non, c’est pas vrai, je ne vais plus à la BU depuis longtemps, si ça se trouve on ne dit même plus ça, et puis on dit médiathèque aussi, donc, l’autre jour, je suis tombée sur ce livre-là.
Martin Suter, « le cuisinier », éditions Christian Bourgeois.
Ca tombe pile poil dans le sujet, tu ne trouves pas?
Je l’ai commencé hier, fini ce matin, pas mal le bouquin. Imagine: un jeune réfugié dans un riche pays, faisant la plonge dans un restaurant gastronomique. Sauf que le jeune réfugié en sait plus sur l’art culinaire que les chefs qui l’entourent, ou plus exactement, il maîtrise la « science » ayurvédique, et s’en sert en même temps que la cuisine moléculaire pour des expériences qui lui feraient retrouver les parfums de son enfance.
L’action se passe au début de la crise monétaire mondiale (celle de maintenant, pas celle de 29), et au moment où le pays natal du héros est en guerre civile.
Un jour, Maravan crée un dîner aphrodisiaque pour sa collègue…c’est là que j’adore la cuisine tu vois, la chimie des odeurs et des parfums, la volupté des textures, les contrastes, les unions inattendues, les sensations nouvelles et cachées…
Bref.
Facile à lire, je trouve quand même qu’il manque un peu de « piquant » vu le sujet, mais l’art de la sensualité culinaire ne doit pas être facile à décrire, n’est-ce pas? Des personnages qui auraient mérités d’être plus approfondis (mais c’est subjectif, j’aime bien les romans où les protagonistes ont une âme) il effleure, alors que j’aurais voulu qu’il effeuille. Je ne me suis, néanmoins, pas ennuyée à cette lecture, imaginant bien, avec sa justesse de description, ce qui pouvait se trouver dans l’assiette du love-food.
C’est fou tout ce qu’on peut faire en cuisine.
Bon, ça ouvre l’appétit tout ça, si j’allais manger du chocolat?