Keremma, Caramba!

Maintenant qu’au petit matin il fait encore nuit, et qu’en plein jour le ciel est souvent gris, le petit déjeuner doit être parfait: plein de sourires et d’envies pour tenir!
Un jus qui a rencontré finalement son succès, une fois que j’ai appris à doser la part de chacun…

Une toute petite betterave cuite, une carotte (normale 😉 ), et au moins 6 ou 7 grosses pommes.
Si vous mettez trop de betterave, « ça arrache » un peu…

Hop, on épluche pommes et carottes si elles ne sont pas bio, et on met le tout en morceaux dans la machina centrifugeuse…j’ai eu 5 verres de la taille que vous voyez là haut. Miam!

Et comme le petit déjeuner est le « repas » de la journée..
Une gourmandise, trouvée sur une revue de cuisine « Régal » de juillet 2009, a ravi beaucoup de palais …

Le Keremma, Caramba!

Ça pourrait être des dunes.
Ça pourrait être.
On les regarderait avec appétit, on sentirait leur bonne odeur, mais…le sable ne se mange pas.
Je ne sais pas quelle est l’origine de cette recette, mais à coup sûr elle est délicieuse!

Il nous faut dans un premier temps:
3 grosses pommes/ 10g de beurre pour le moule/ 1 oeuf/ 2 càs de lait/5 càs rases de farine/ 4 càs de sucre roux/ 3 càs d’huile (d’olive pour moi)

Préchauffes ton four à 180°
Tu épluches et coupes tes pommes en morceaux format phalange du pouce.
Tu mets dans un cul de poule, la farine, le sucre et l’oeuf, puis le lait et l’huile. Tu mélanges au fouet.
Tu verses les morceaux de pommes dedans.
Re mélange puis verses dans le moule beurré (donc pas silicone) ( mon moule est ovale et fait 25 cm de long sur 15 de large environ)
Tu fais cuire 20 mn.

Pendant ce temps, tu finis ton thé ou ton café.
Et puis, tu prépares dans une petite casserole, 75 g de beurre demi-sel, ouf course, que tu fais fondre.
Une fois que c’est fait, tu ajoutes 6 càs de sucre, puis un oeuf.
Tu fouettes.
Quand ta première cuisson est terminée, tu verses cette préparation sur le gâteau.
Et tu poursuis la cuisson 15 mn.

Quand tu verras le résultat, tu auras envie de plonger ton doigt dedans.
Bien sûr c’est un gâteau aussi riche qu’imprésentable si tu tentes de le démouler.
Alors, tu coupes directement dans le moule.

Et puis, tu manges. (C’est ce que les Zotes de ce matin sont en train de déguster)
Et tu te demandes où tu vas courir ton prochain marathon 😉

Quatre Quart Entier!

Bon.
Y a des tabous qui ne seront jamais tabous chez nous, loin s’en faut, ou alors je les cacherai.
Le mot qui fait fuir: beurre…dites le plusieurs fois, vous verrez vous en aurez plein la bouche, beurre, beurre, beurre, comme beurk.
Ben non.
Le beurre…demi sel, hein, je ne peux pas m’en passer.
Avant, je le limitais à ma tartine le matin, avec un peu de confiture de fruit.
Ou bien sur les pommes de terre chaudes…tu vois le bout qui fond là, qui laisse un coulée de douceur, dépêches toi de le manger, le contraste du morceau de beurre encore froid et la pomme de terre brûlante…et si avec ça tu mets du poisson frais..Mmm
Ca, c’était avant.
Maintenant, c’est pire.
Y a le beurre aussi en pâtisserie.
Aussi.
Surtout!
Dans la pâte brisée, sablée, feuilletée…
Dans les biscuits, dans les biscuits, dans les…gâteaux!
Alors, tiens, une recette qui vaccine, une qui te fais prendre ta dose hebdomadaire de beurre, enfin, que tu crois parce que en fait, tu vas la refaire.

Le Quatre Quart Entier, qui s’assume, entièrement au beurre demi sel, et entièrement fini dans la matinée.

Je suis partie d’une recette de quatre quart traditionnelle; on dit quatre quart parce que le gâteau est proportionnellement fabriqué, un peu comme le gâteau au yaourt tu vois? ah non, le gâteau au yaourt c’est juste une histoire de pot?

Bref.
Quand tu t’appelles moi, quand tu as une chambre d’hôtes, quand tu vas avoir du monde pas mal, tu multiplies, tu doubles, tu triples…
Là, j’ai doublé les proportions, pour faire trois cakes.
Tu comprends?
Oui, j’ai un peu modifié la recette de base pour qu’elle se double en triple un peu plus.
Tu vois?
Tu vas savoir:

Si tu as besoin de 500 g de farine, ben, tu prends 300 g de farine T55 et 200 g de poudre d’amandes (oui, les amandes…mmm)
Si tu as besoin de 500 g de beurre, tu prends 500 g de beurre. Demi sel. mmm? ne fais pas la grimace, reprends ton souffle on continue.
Si tu as besoin de 500 g de sucre, ben…tu vas acheter les grammes qui te manquent et tu fais ce qu’on te dit.
Si, il te faut aussi 8 oeufs.
Et tiens, comme t’es pas bégueule, tu vas aussi mettre une càc de bicarbonate de soude.
Et comme t’en as jamais assez, quatre pommes. C’est pour faire le seul quatre de la recette.

D’abord, la corvée. Enfin, avec un bon éplucheur, c’en est plus une. Tu épluches, donc. Tu coupes en quartiers eh eh, et tu mets à dorer dans la poêle avec du …beurre…(çui là, il est même pas compté dans les ingrédients de départ, c’est un bonus).

Dans un cul de poule, tu mets tes jaunes d’oeufs avec le sucre.
Tu blanchis. Pas toi, tes oeufs.
Dans une casserole, tu fais fondre tes plaques de beurre en dés, ça va plus vite. Réserve.

Dans un autre cul de poule, les blancs.
Tu les montes avec la càc de bicarbonate.

Ton beurre fondu et refroidi, tu l’ajoutes au mélange des oeufs.
Et puis tu verses le mélange farine /amandes (oui, je ne l’ai pas dit, les amandes avec la farine, tu touilles), tu mélanges jusqu’à obtenir une pâte homogène.
Vu la quantité, ça peut faire un peu mal aux bras, oui.

Et puis, à tout ça, tu ajoutes les blancs; d’abord 1/4 environ que tu mélanges vivement au moins pour assouplir la pâte, et puis le reste petit à petit, tu empêches tafillequinetousseplus de mettre les doigts dedans, tu la laisse dire que ça sent bon quand même, faut pas brimer les bonnes volontés, et voilà.
Tu préchauffes ton four, 200 chaleur tournante, grille au milieu.
Tu places tes trois plats à cake sur ta grille.
Tu les remplis au 3/4. Pas plus.
Tu poses tes quartiers de pommes que tu enfonces légèrement, de toute façon, ils vont plonger.

Tu enfournes 1h. Tu surveilles, tu n’as pas forcément le même four que moi, ça doit gonfler. C’est cuit quand, avec la pointe d’un couteau ou d’un pique en bois, ils ressortent propres et secs.
Après…
Tu te dis que la prochaine fois tu mettras plus de pommes, huit tiens pour la proportion, mais que mmm que c’est bon!
Un moelleux rarement obtenu à ce point auparavant, un goutu délicieux..mouais.
Tu recommenceras je te le dis!

Jim, Nigel et tous les autres…et puis moi.(billet du mois).

Depuis quelques semaines, nous sommes capables de soigner n’importe quoi à la maison, des rhinites, bronchites, otites, trachéites, laryngites, à l’asthme, aux allergies…c’est simple, nous avons une pharmacie ambulante, les fonds de sirops des uns commençant le traitement des autres vu que le partage est une vertu qui s’applique aussi aux microbes.
Les nuits sont courtes, entrecoupées des toux asphyxiantes qui te font croire que la vie va s’arrêter là, tout de suite.
Alors, le matin, quand le soleil a bien voulu darder un rayon sur l’herbe verte du jardin, que la nuit reste marquée simplement sur le visage maternel et encore bienveillant (quoique, faudrait pas non plus lui demander midi à quatorze heures), le besoin de revenir à l’essentiel, aux choses simples, terrestres aussi bien que vivantes, me taraude l’esprit, me chatouillant les neurones jusqu’à trouver une solution efficace comme un bon livre.
Comme celui que j’ai commencé, sans me méfier, au détour d’un polar, mais sans préparation hop, immersion brute de décoffrage, alerte, émotions et sensations tout azimut.
Jim Harrisson, « Retour en Terre ».
On sait dès le début que c’est une histoire avec un mort. Seulement, ce mort là on apprend à le connaître, il nous raconte quelques petites choses de sa vie, ses croyances…Et tout à coup, on n’est plus dans l’Amérique de la télé, celle des fast food, ni des séries abrutissantes mais néanmoins addictives. Non, on est emportés par le souffle de la région des grands lacs, on ne sait plus à quelle époque on se situe, puisque, au fond, l’essentiel, c’est la racine. Et puis l’Amour. Et puis la Terre. Et puis…
A l’heure où je vous parle, je ne l’ai pas fini. Donald est mort pourtant, mais Cynthia est encore entre deux eaux, entre le passé et l’avenir… tiens, si je vous en mettais un bout?
(c’est Cynthia qui parle)

Je me suis allongée sur le canapé et j’ai pleuré pendant moins d’une minute, j’ai dit « Et merde! », je me suis levée et j’ai passé plusieurs heures à nettoyer la maison de fond en comble, allant jusqu’à laver le sol de la cuisine à quatre pattes, même si une femme de ménage devait venir le lendemain. J’ai pensé avec paresse qu’il n’y avait sans doute pas de réaction appropriée à la mort. La seule qui me semblait valable était une modeste astuce gastronomique, dont m’avait parlé une jeune italienne à l’université. On fait cuire trois oeufs dans une grande quantité d’huile d’olive préalablement chauffée au point de fumer. Puis on les mange avec un bon pain de campagne. Comme je n’en n’avais pas sous la main, j’ai mis un muffin anglais au grille pain. La mort s’est éloignée pendant dix minutes, après quoi…

Après quoi, je vous laisse continuer…
Oui, il y a des jours comme ça…
Et puis les bons livres sont aussi dans la cuisine. N.S. vous voyez?

Il se trouve que nous avions des Hôtes, dont la Dame avait un prénom très XIXème (enfin, l’idée que je me fais du XIXème…), Vivienne, aussi doux et chantant que l’accent des Grands Bretons outre atlantique quand ils parlent le français, sans avoir besoin de dire « de le  » ou « le » à la place de « là »…
Enfin bref, je m’essayais alors à traduire une autre recette d’avril de sieur Slater…avec toujours force dictionnaire et aller-retours vers l’ordinateur.
Les conversions m’ont, un temps, fait frémir…et puis en fait, c’était juste, je ne me suis pas trompée.

Le Bramley Apple Shortcake sans Bramley mais avec plein d’apple quand même, ouf!

Puisque j’avais sous la main une « vraie Anglaise », et que le Harraps séchait sur le « Bramley » je lui posais la question; il s’agit en fait d’une variété de pommes très acide, oui, ce qui expliquait tout ce sucre!

la « Pastry »: pâte sablée!
310g de beurre (demi sel toujours pour moi)/ 180g de turbinado sugar (bon, j’ai mis du sucre roux hein)/ 1 oeuf/ 625 g de farine T55/ 1 càc et quart de levure/ un fond de lait et de sucre cristal pour la fin/

La garniture:
1.2 kg de pommes acides (j’ai mis 1.5kg la deuxième fois)/ un demi citron pour son jus/ 50g de beurre/ et une bonne grosse càs de sucre cristal.

D’abord, tu places tout tes ingrédients en face de toi, ça t’évitera de chercher (y a plein de bols finalement dans une cuisine).
J’ai un robot et vu la quantité c’est souhaité, mais si on a de bons doigts ou une bonne poigne (ou un homme pas loin) c’est faisable aussi à la main.
J’ai mis le sucre avec le beurre en morceaux dans le grand bol du robot et avec la feuille j’ai tourné vitesse 2/3 pour amalgamer les deux en une pâte assez homogène, de façon à bien intégrer le sucre au beurre, ça doit être light et fluffy 😉
Tu ajoutes l’oeuf en tournant toujours et puis la farine petit à petit jusqu’à former une boule.
Là, je l’ai sortie du bol et je l’ai pétrie, laissant toute la fatigue des nuits blanches et l’inquiétude des toux inexpliquées, fuir en même temps que la pâte s’assouplit et devient moelleuse. Ne jamais rechigner devant un travail manuel constructif quand on n’en peut plus, ça délasse.
Tu as un moule assez large et peu profond, tu l’apprêtes s’il n’est pas en silicone (j’ai utilisé un moule à tarte silicone de 28 cm de diamètre, mais un peu plus petit et un peu plus haut ça doit être bien aussi)
Tu découpes ta pâte en deux, tu étales un morceau en un disque aussi large que le fond plus les bords de ton moule. Il sera assez épais. Et tu le poses sur le moule. Tu mets la pâte restante et le moule au frais avec un film alimentaire pendant 20 mn soit le temps de préparer tes pommes.
Tu remplis un saladier d’eau et tu y presses le jus du demi citron.
Tu pèles tes pommes, les coupes en quatre ou en huit, comme tu veux, et tu les poses au fur et à mesure dans le saladier pour leur éviter de s’oxyder.
Préchauffe ton four à 180°.
Mets sur le feu une poêle assez grande, où tu fais revenir noisette les 50 g de beurre. Dès que tu entends le scchhhh, tu y verses tes pommes coupées et tu attends qu’elles dorent.

C’est l’étape qui te dit qu’une bonne pomme acide et dure genre pomme à cidre serait parfaite; il ne faut pas que la pomme se délite, elle doit rester ferme, donc tu fais attention en les retournant pour les dorer sur toutes les faces. Et puis, tu saupoudres la bonne càs de sucre qui va caraméliser les pommes. Un bonheur. Tu te réconcilies avec la mère la Terre, avec l’humidité qui met tout le monde à plat et la pluie qui noie tes myosotis et t’empêche de voir plus loin que le bout de ton nez.
C’est prêt.
Y a plus qu’à faire le montage: tu sors ton plat et ta pâte que tu étends à son tour, elle va faire le couvercle.

Tu mets tes pommes dans le moule qui contient déjà la Pastry, tu te sers du jus avec un pinceau pour humidifier les bords, ça va coller ensembles le haut et le bas.
Tu poses le couvercle de pâte, tu pinces bien avec tes doigts, tu t’amuses s’il te reste de la pâte à faire des dessins sur le dessus…
Et tu enfournes 40 mn.

En fait, c’est un gâteau de grand mère. Un gâteau d’antan, avec des produits de base, simples, avec le travail des bras, le plaisir des odeurs. C’est à la fois une « pie » et un crumble.
Il pourra même servir à un pique nique, si tu fais bien attention de le démouler uniquement quand il sera froid.
Tiens, comme cette fois, là où on a pique-niqué dans une maison en bois toute neuve, sans eau ni électricité. C’était hier en fait.

Un pique nique où la maîtresse de maison prévoit de belles assiettes, de beaux verres, des bulles et du vin…à la bonne franquette sur des planches de bois, les enfants faisant du toboggan sur le tas de terre de remblai…du plaisir du plaisir encore du plaisir!

Il aurait pu aussi assister à un autre pique nique, ce gâteau, s’il n’avait pas été annulé cause de mauvais temps et mauvais rhume, laissant sur le carreau la famille des protagonistes. Qu’à cela ne tienne, les vacances c’est aussi fait pour des rencontres, entre la « Fin de la Terre » au nord et la « Petite Mer » par exemple. Une histoire de Bretons, en somme.

Vous m’excuserez peut-être ce billet fleuve, fourre tout, pas très rangé…alors, je reviendrai peut-être un peu plus vite, un peu plus souvent, un peu moins long…aussi…

Quoique.