Lettre à Dana. (et recette aussi).

Bien Chère Dana,

Depuis que tu es venue à la maison, j’ai ton accent dans mon oreille. Le doux accent d’une Roumaine qui parle français mieux que moi, et c’est beau. J’aurais voulu pouvoir t’accueillir comme il faut, mais je n’avais plus de lit, tu le sais. Enfin, le gîte que je t’ai déniché avait l’air bien, et puis tu étais plus près de la mer.

Tu as partagé un repas avec moi, tu as dit que c’était bon, alors que c’était impromptu. Mais c’était bon.

L’autre matin, tu as voulu la recette des brioches aux pralines. Je me suis dit, c’est normal, un peu de douceur dans ce monde de brutes et d’ignorants, dans ce monde où la terre d’un pays ne sait pas prendre soin des humains.

J’espère que tu recevras cette lettre, là-bas, dans ton pays lointain; j’ai confiance, parce qu’il reste encore quelques espaces de liberté ici-bas, comme ce blog et le tien, et d’autres encore, Dieu merci, même si Dieu…

Je voudrais que tu te régales de ces brioches là, elles sont douces, elles sont belles, elles ont un goût qui fait passer l’amertume d’une période sombre, momentanément.

Je t’embrasse fort,

A bientôt, près de la mer et des vagues.

Ton amie de Bretagne.

Tu verses 2 càs de sucre dans l’eau que tu as mise dans une petite casserole. Tu fais chauffer à feu doux jusqu’à la fonte du sucre. Tu fais tiédir avant de mettre la levure en miettes (il ne faut pas que l’eau sucrée soit trop chaude sinon la levure ne lèvera pas).

Tu laisses reposer. Tu vois que la levure mousse un peu.

En attendant, tu mets dans un bol assez grand (si tu n’as pas de robot, sinon, c’est dans le bol du robot), la farine et 2 càs de sucre roux, ainsi que le zeste d’un citron. Personnellement j’aime le citron vert.

$$ioo§è@( ça c’est le chat qui s’est posé sur le clavier, faudra traduire, tu sauras faire je crois)

Quand tu vois que la levure a réagi, tu y mets les deux œufs et tu fouettes l’ensemble.

Là, tu verses dans la farine (avec le sucre et le citron) et tu pétris. Il faut parvenir à quelque chose d’assez homogène. A la main c’est un peu long.

Et puis le beurre. En général, c’est là que tu crois que tout est foutu. Tout se délite, c’est désespérant. Il faut pétrir et encore pétrir. Au robot, je le fais pendant 10 mn vitesse 6, alors à la main, tu dois pouvoir compter trois quart d’heure. Tu dois parvenir à une pâte lisse et brillante, presque élastique.

C’est ça le plus gros du travail.

Aussi, les pralines.

J’en avais, venues en convoi express dans les mains de mes amis, des pralines « dubon ». Sans doute qu’ils ont pignon sur rue sur internet. Enfin, je chercherai.

Les pralines, c’est l’amande qui compte. Une bonne amande, et un peu de sucre, pas trop.

Bref, tu laisses poser ta pâte, moi, c’est la nuit, sous un film alimentaire.

Le matin, tu façonnes autant de petites boules que tu veux, et tu y insères les pralines cassées au casse-noix, des morceaux gros, c’est pas grave, c’est si bon. Je les mets dans des moules à muffins, tu vois ?

Et tu laisses encore poser, une heure environ.

Préchauffe ton four à 150.

Avec un pinceau, tu dores au jaune d’œuf ou bien au lait. Sur la photo c’était au lait.

Enfourne, 25 minutes environ.

Ca dépend des fours.

Là, ma belle Roumaine à l’accent français chantant, tu dois encore te retenir un peu. C’est bon quand c’est tiède, il ne faut pas te brûler.

Pandoro di Verona

Ou comment le bonheur se partage…

Il y a déjà deux ans, Gracianne m’avait très très émue avec son billet, celui là, gardez le dans vos favoris, c’est une perle.

Et j’avais trouvé un pot de terre adéquat, j’avais touché une pâte soyeuse, je n’en ai pas rencontré d’aussi douce depuis, la faute au beurre sans doute, j’avais assisté à la montée spectaculaire dans mon ancien four, remplacé depuis par un modèle dont l’un des critères de sélection était que le plat à Tajine puisse y entrer et le Pandoro y lever…

Et puis, la flemme, le temps et l’impossible moule à dénicher…

Et puis, l’Italie, l’Italienne jumelle, celle qui me laisse toujours des commentaires dans ma « Vie qu’on Aime », bref…Roréa qui avait un blog fut un temps, a trouvé pour moi le moule étoile, celui qui fait rêver, puisqu’il permet de la décrocher du ciel noir pour se poser ici bas.

Il y a une semaine, j’ai refait Il Pandoro.

Au moment où j’écris, deux sont en train de lever.

(Je vous laisse regarder la recette chez Gracianne, c’est tellement bien écrit que je ne modifierai rien.)

C’est que c’est tellement bon, qu’il faut en abuser quand le ciel est gris quitte à marcher deux heures sur les dunes ensuite. Celles de Quiberon, why not?

J’ai commencé ce billet il y a deux semaines…depuis on a tout mangé tu penses!

L’aventure du Pandoro continue, pourtant…

L’autre jour, je suis allée dans une pizzeria particulière, celle d’Alfredo. Alfredo est Sicilien, il est en France depuis assez longtemps pour parler français, mais il continue de garder l’accent qui fait qu’on ne le comprend que si on le pratique depuis longtemps.

Cela faisait 20 ans, pfiou, oui 20 ans que je ne l’avais pas vu. Alfredo pizzaiolo de mon adolescence. Devine, je lui ai montré le Pandoro en photo, je ne savais pas que j’allais le voir sinon, tu penses bien que je lui en aurait fait un rien que pour lui.

Et tu sais quoi, il a eu l’air content, épaté presque:  « toi, tu fais ça dans ton petit four? »

Et puis il a eu l’air d’avoir une idée. Je ne vous en parle pas, pas encore, mais je vais le revoir bientôt Alfredo…et puis, là, il y a la recette qu’il m’a donnée, traduite sur un bout de papier, sans me dire le titre, sans me dire le nom, sans me dire le comment faire, juste les ingrédients.

C’est cuit, ça sent bon, je l’ai pris en photo ce gâteau (oui,  c’est un gâteau) et puis un jour, je te dirai plus, j’espère, mais j’en suis à un stade où je ne veux plus voir les projets échouer, je deviens superstitieuse, je garde le secret…

Je t’ai ouvert l’appétit?

Le Pain du Dimanche, ou du 7 ème jour

Dimanche, si la semaine commence le lundi, samedi si la semaine commence le dimanche!

Donc, hier, pour ce matin, j’ai fait mon premier ‘Hallah ou Challah…PB086640-1

J’aime les plats/ recettes qui ont un sens symbolique ou religieux ou les deux, en plus du sens du goût, du plaisir de manger.

Le Challah est donc un pain pétri de sens, vous pouvez en apprendre sur le blog de Sandra et sur les encyclopédies en ligne, et puis vous pourrez le déguster avec le respect qu’il se doit.

J’ai utilisé la recette du livre du KA , quand on a ce qu’il faut sous la main, pourquoi se priver?

J’ai du ajouter un peu plus de farine à la fin, je ne parvenais pas à obtenir la texture que je souhaitais, la pâte restait molle, très/trop molle. Environ 2 ou 3 càs en plus des quantités indiquées.

On y va?

(à la main, ça le fait aussi, le pétrissage étant un plaisir à prendre avec son temps!)

Pour deux pains (j’ai appris chez Sandra pourquoi deux à chaque fois)

500à 625 g de farine T55 (plus 2 ou3 càs pour moi donc)/ 2 càs de sucre (roux)/ 1.5 càc de sel/ 1 sachet de levure de boulanger (la mienne est à tremper préalablement)/ 75 g de beurre (ou margarine) fondu/ 225 g d’eau tiède/ 3 oeufs/ 1 ouf (blanc séparé du jaune)/ 1 càc d’eau froide et 1 càc de graines de pavot (qui représente l’abondance…on peut aussi utiliser du sésame).

Tu mets 450 g de farine ds le bol du batteur (ou ds un cul de poule si tu travailles à la main) avec le sucre, le sel et la levure. C’est le « sec » que tu mélanges vitesse deux avec le crochet (tu vois ta main en crochet à vitesse deux?)

Tu mélanges le beurre fondu et l’eau (à la main tu creuses un puits et tu verses, puis tu mélanges doucement en ajoutant la farine des bords au centre) et tu mélanges 1 minute.

Tu assouplis encore en ajoutant les trois oeufs et le blanc (et tu touilles).

Ajoute le reste de farine de 50g en 50g jusqu’à obtenir une consistance lisse et élastique ET non collante (ça se décroche du bol et à la main, ben, ça colle pas aux mains) C’est là que j’ai du persister avec la farine. Parce qu’il faut penser après que tu vas devoir faire des tresses, alors si ça colle trop aïe!

Bref, quand ta consistance te satisfait (attention, ne vide pas ton pot de farine non plus hé) tu verses le pâton dans un cul de poule huilé, tu le retourne de façon à ce que le dessus soit huilé aussi.

Et tu laisses pousser une heure soit au moins doubler de volume.PB086648-1

Une fois que tes enfants et ton mari ont dit « ooooh, mais ça a gonflé » et que tu leur a dit « oooh, mais c’est vous qui êtes gonflés, tous mes pains gonflent non mais » tu dégaze en passant ta main à la surface du pâton. Et tu transfères sur ton plan de travail pour séparer en 6 parts égales (moi, ce n’est jamais très juste j’avoue).

Avec tes petites mains, de chaque morceaux tu formes un boudin, d’environ 35 cm de long. Avec trois boudins, tu fais une tresse (je sais faut être une fille ou avoir eu une fille) dont tu retourne les extrémités sous la tresse. Ca fait propre fini.

Pareil avec les trois autres, tu avais compris.

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Et tu laisses reposer encore une heure à l’abri de l’air.

Puis, tu préchauffes ton four à 200°.

Le jaune d’oeuf qu’il te reste (un moment tu as eu peur, tiens, t’es tu dit, aurais-je oublié un truc?) bref, ce jaune, tu le mélange à l’eau froide, et avec ton pinceau, tu badigeonnes les deux tresses.

Tes graines de pavot, tu les parsèmes généreusement (oui, là aussi j’en ai mis plus…) sur le lustre de ta brioche et tu enfournes 35 mn…

(sur une silpat pour moi, tu peux utiliser une feuille de cuisson ou une plaque beurrée)PB086651-1

Après tu vois: beurre? confiture? sirop d’érable? rien?

(oui, je sais j’ai des photos floues, c’est l’émotion tu pourrais dire, et je te dirais non, c’est que je n’ai pas de pieds enfin, trépieds et que crotte la macro sans trépieds, je ne sais pas retenir ma respiration!mais tu ne m’en veux pas hein?)