De l’Empirisme à la Banane.

Ouais.

J’ai d’abord regardé sur Wikipédi** la définition du mot qui m’est venu à l’esprit hier soir, quand.

Bon.

Et puis je n’ai pas résisté à l’envie de me mettre sur la pointe des pieds, en tendant bien haut le bras, pour saisir non pas le Bob mais le Larousse, un gros pavé rouge, tout en haut de la bibliothèque (en le prenant je me suis soudain demandé s’il n’avait pas été mis là pour empêcher un truc de tomber, genre les trois volumes de « l’histoire des civilisations » trois volumes bleus qui à eux seuls pourraient faire tout le poids de ma science, si tant est que je les eussent lus. Ce qui, Dieu et tous les miens en sont témoins, n’est pas le cas).

Tiens, je vais te faire plaisir.

« Empirisme« : 1-méthode qui ne repose que sur l’expérience et exclut les systèmes a priori.              2-Doctrine philosophique développée au XVIIIème s. en Grande Bretagne, selon laquelle toutes les connaissances procèdent de l’expérience sensible.

Tu peux même savoir que c’est Locke et Hume les principaux représentants.

Je sais pas toi, mais moi, quand je cherche dans le dico papier, je lis toujours les mots qui précèdent et qui suivent.

Alors, juste pour le fun, et que tu es avec moi au-dessus du dico, Empiriocriticisme, ça existe, si, si, C’est un courant philosophique qui s’est interrogé sur les modalités de la connaissance en niant toute distinction de nature entre phénomènes physiques et phénomènes mentaux.

Hein?

Ouais.

Après t’as le mot « Emploi ». Alors, là, je crois que tu dois connaître la définition du mot, même si tu es sans. Surtout, si tu es sans. N’est-ce pas?

Bref.

Pourquoi j’ai pensé à ce mot-là l’autre soir dans ma cuisine? Juste pour dire que les femmes en cuisine ont du vocabulaire? nan.

Juste parce que je faisais des beignets banane, et qu’il me revient à chaque fois le souvenir d’Amélie, quand je rentrais de l’école, qui posait devant moi un plat rempli de ces ronds presque ronds, et presque noirs, et si parfumés que tu avais envie d’y plonger le nez.

En fait de nez, c’est la main, qu’on y plongeait. Et pas qu’une seule fois, si tu vois ce que je veux dire.

Un jour, j’ai demandé la recette à Amélie. Elle m’a répondu avec aplomb et évidence, des bananes, de la farine, du sucre et des oeufs.

Le jour où j’ai réussi à en trouver les proportions, crois-moi, j’étais fière.

Sauf qu’hier, j’ai mangé les meilleurs beignets banane que j’avais jamais fait. Et tout ça, au pif. L’empirisme, tu vois?

J’ai mis les bananes, les ai écrasées, puis ai ajouté le sucre, la farine,  et enfin des oeufs.

En gros, alors, je vais te dire, parce que ma mémoire est sympa. Dix bananes mûres, environ 10 petites louches (je viens d’aller peser le contenu de ma louche, la petite, trente grammes, alors…) de farine T55, 20 càs de sucre roux et deux oeufs.

Après c’est facile, tu mesques. Tu vois, après, en fonction du degré de mûrissement de tes bananes, si ta pâte est trop liquide ou pas. Elle doit se tenir, à peu près, de façon que quand tu poses une càs de pâte dans la poêle avec l’huile déjà chaude, elle ne parte pas en pillou. La pâte.

Tu fais chauffer/dorer sur une face, quand tu vois que les bords sont cuits, tu retournes pour l’autre face. Je dirais 2 à 3 minutes de cuisson, 7/8 beignets à la fois (dans la grande poêle), et hop, tu arrives vite à une cinquantaine de beignets chauds, posés sur du papier absorbant.

L’expérience de ce billet fleuve, va me faire comprendre empiriquement, qu’écrire une recette pareille, bien que délicieuse, va faire fuir le lecteur.

Mais bon.

J’aurais plus de beignets banane rien que pour moi, na.

22 réflexions sur “De l’Empirisme à la Banane.

  1. T’es pas vrai, toi.
    Je te verrais bien tenir un salon de thé couplé à une librairie.
    Délices, gourmandises, littérature et philosophie.

  2. Se nourrir a changé de look ou je rêve ? En tout cas, vive ce moment culturel avec la banane !! d’avoir autant appris à mon avis ça fait déculpabiliser de replonger plusieurs fois la main dans le plat…

  3. Je viens de parler de banane avec LUi dans la cuisine. Non, commencez pas à fantasmer. On se rappelait juste les ‘lady fingers » de Thaïlande, ces petites choses sucrées et fondantes démentielles. Qu’ici, jamais tu ne trouveras ou bien chez Tang au quartier chinois ? Ensuite on part sur..les ananas, Ahrrrghhh les ananas…et c’est reparti …le juteux, le sucré le translucide..que jamais jamais tu ne trouveras, …etc etc
    Bon alors je ne savais pas qu’on pouvait écraser les bananes pour les beignets..but Tifenn’s beignets…Arghhhhh. Je vois….

    • Oh oh, figure-toi que dans le livre ci-dessus cité, il fait des ladies fingers dans son love food. Je ne savais pas que c’était bon à ce point, je vais chercher la recette tiens, pour voir.
      Les ananas, aucun n’est meilleur, à mon goût, que le Victoria de La Réunion, juste à point, mangé sur place, jamais réfrigéré, un truc qui te tue sur place quoi.
      Oui, les bananes écrasées raaaahhh…

  4. Je connais bien depuis la Côte d’Ivoire, et j’aime bien ta façon de raconter, comme d’hab.

    J’ajoute que je me suis marié pour le meilleur et pour l’empirisme, mais pas pour filer des beignets!

  5. Je viens de lire ta recette avec attention et intention de passer à l’acte. Tu ne montes pas les blancs en neige ? me voilà confondue….Hum. A suivre….

  6. Fait ce matin comme elle a dit la Dame
    1 banane
    2 CAS farine
    1 CAS sucre
    + vanille et sachet sucre vanillé
    ( non, t’as pas dit ça ?)
    Délice !!

    Tiens chez croukougnouche un livre qui salive d’Agnès Desarthe ? Tu connais ?
    Biz

  7. Toujours sur le pont avec ta recette. Tu sais moi, tant que je n’ai pas fait le tour d’un truc…
    Je l’ai allongée avec du lait de coco pour une envie de pan cakes. ( + pincée de bicarbonate). Impec. Et ça m’évite l’odeur de friture dans les cheveux tout propres.
    récapitulation
    Cheveux propres : lait de coco en prime et crêpes
    Cheveux sales : friture de guinguette dans la cuisine

    Hi !

  8. Voilà des recettes comme j’aime, celles où l’on peut fonctionner au pif ! Idéal pour les rebelles qui ne respectent jamais ce qui est écrit. C’est vrai que pour le far breton c’était loupé !

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